Microplastiques dans nos océans : comment cela affecte-t-il les poissons et notre alimentation ?

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  • Publié le : 13 juillet 2023

Si le XXème siècle est sans conteste celui de l’avènement du plastique, le XXIème siècle est celui de ses conséquences. La population mondiale actuelle paye un lourd tribut, bien qu’on ne puisse blâmer les générations précédentes, qui manquaient d’informations quant aux conséquences de la généralisation du plastique et n’en a vu alors que l’aspect pratique. 

De nos jours, le plastique n’est plus vraiment fantastique. Longtemps jeté dans les cours d’eau (sous couvert d’arguments tels que “s’il disparaît de ma vue, ce n’est plus mon problème”), il s’accumule aujourd’hui dans les océans, en témoignent les images largement diffusées sur internet de ce que l’on nomme à juste titre “les mers de plastique”. Celles-ci se composent notamment de déchets plastiques identifiables, mais aussi d’une accumulation de microplastiques

 

Chez Lysi, nous accordons une importance toute particulière à la préservation des milieux marins et océaniques, qui nous permettent de produire notre huile de foie de morue. Nous adhérons d’ailleurs au programme de pêche responsable “Iceland Responsible Fisheries” et au label “pêche durable MSC”. Aussi, nous considérons qu’il n’est plus temps de fermer les yeux mais bien d’être conscients des dangers que représente ce matériau issu de l’industrie pétrochimique, aussi bien pour la vie marine que pour les êtres humains, afin d’agir de manière éclairée et responsable. 

 

image de microplastiques récoltés

Que sont les microplastiques ?

On désigne par “microplastiques” les particules de plastique dont la taille est inférieure à 5 mm. Ils sont parfois si petits que leur taille s’évalue alors en microns, auquel cas on parle de “nanoplastiques”. A titre de comparaison, on peut se représenter des particules environ 70 fois plus fines qu’un cheveu. On distingue 2 types de microplastiques : 

 

  • les microplastiques primaires : ils sont déversés de manière non intentionnelle. Ils peuvent venir, par exemple, du lavage des vêtements en matériau synthétique, mais aussi de certains produits cosmétiques dans lesquels se trouvent des dérivés du plastique, comme la silicone utilisée dans les après-shampoings. 

 

  • les microplastiques secondaires : ils sont issus de la dégradation naturelle d’objets plastiques de plus grande taille, liée à l’exposition prolongée desdits objets au soleil et à l’eau. Ces particules constituent plus de 70% du plastique retrouvé dans les océans. 

L’origine des microplastiques 

Outre le lavage de vêtements synthétiques et certains cosmétiques à la composition peu flatteuse, les particules de plastique peuvent également être générées par l’activité industrielle, notamment par les secteurs de la construction, du textile et du recyclage. Par ailleurs, la pêche et la navigation participent à l’ajout de microplastiques dans les océans, notamment à travers les filets de pêche et autres objets utilisés par les marins, ainsi que les déchets produits par les bateaux. 

 

L’incidence des microplastiques sur les poissons

Quelle que soit leur taille, les poissons se nourrissent bien évidemment des ressources prodiguées par le milieu marin. Les plus petits peuvent facilement confondre une source de nourriture potentielle avec des particules de plastique, tandis que les plus grands pourront ingurgiter des résidus de filets de pêche, des emballages ou des sacs plastiques avec des proies diverses. Certains peuvent en mourir, tandis que d’autres accumulent ces déchets plastiques dans leur organisme… et les substances toxiques qui vont avec. 

 

En effet, la majorité des plastiques contiennent des perturbateurs endocriniens (à l’image du bisphénol A, l’un des plus connus). Si cela ne semble pas être le cas de tous les animaux, les poissons assimilant ces perturbateurs endocriniens peuvent connaître des reproductions. De même, l’apport énergétique n’est pas assuré dès lors que les poissons ingurgitent du plastique en lieu et place de leur alimentation naturelle. Selon l’Ifremer, les nanoplastiques peuvent même migrer jusqu’au système sanguin des animaux marins. 

 

C’est donc tout un déséquilibre qui se crée dans l’écosystème marin en raison de la quantité de microplastiques présents dans les océans. Ajoutons à cela que depuis les années 1970, les ressources de poissons à l’échelle mondiale ont été réduites de moitié (en raison de la surpêche et de la pollution marine notamment), et l’on saisit bien la nécessité de trouver de nouveaux matériaux durables pour remplacer le plastique. 

microplastiques flottants dans les océans

 

L’impact des particules de plastique sur l’alimentation humaine

C’est le phénomène de bioaccumulation qui explique les conséquences négatives des microplastiques sur les êtres humains. Il s’agit ici de la capacité des poissons à accumuler dans leur organisme des substances toxiques. Les poissons s’inscrivant dans une chaîne alimentaire importante au sommet de laquelle se trouve l’être humain, ils peuvent aisément contaminer les êtres qui les consommeront. Les perturbateurs endocriniens, là encore, peuvent notamment impacter la fertilité des individus, et sont suspectés de favoriser la rétention des toxines environnementales. 

 

Enfin, certains poissons, en raison de la pollution, sont intoxiqués au mercure, au plomb, au cadmium ou encore à l’arsenic. Le thon, par exemple, est l’un des poissons que l’on consomme régulièrement les plus susceptibles d’être porteurs de métaux lourds. 

 

Indirectement, nous sommes donc tous concernés par les effets délétères des microplastiques. C’est pourquoi il est nécessaire d’encourager les bonnes pratiques de pêche d’une part, par exemple en respectant la saisonnalité des poissons sauvages et en s’abstenant de consommer des espèces menacées, mais aussi de limiter au maximum le plastique dès lors qu’une alternative plus durable existe.