La phycocyanine, un pigment naturel qui vous veut du bien

 

La phycocyanine fait partie d'un groupe de pigments connus sous le nom de phycobiliprotéines. Ces pigments sont présents dans les thylakoïdes (réseau de membranes) des chloroplastes, qui sont les organites responsables de la photosynthèse chez les plantes et les algues. Ils absorbent la lumière et la transforment en énergie utilisable pour la photosynthèse. Un véritable pigment assimilateur ! 

L’association des termes “algue” et “pigment bleu” peut légitimement nous faire penser à la célèbre spiruline, cette algue bleue que l’on trouve le plus souvent dans le commerce sous forme de poudre. Toutefois, la principale différence entre la phycocyanine et la spiruline réside dans leur composition et leur utilisation. La phycocyanine est un pigment spécifique extrait des cyanobactéries, tandis que la spiruline est elle-même une cyanobactérie riche en nutriments, consommée principalement pour ses bienfaits nutritionnels. Elle contient en effet des protéines, des vitamines, des minéraux et des acides gras essentiels, aussi présente-t-elle des vertus spécifiques, différentes de celles de la phycocyanine. 

 

De manière large, la phycocyanine est prisée pour ses vertus anti-inflammatoires et antioxydantes, tandis que la spiruline est plébiscitée par les individus à la recherche d’un complément alimentaire riche en protéines et en minéraux essentiels. 

Les bienfaits de la phycocyanine sont pléthores, et ce pigment continue de faire l’objet d’études diverses pour en apprendre un peu plus sur son champ d’action. Comme indiqué ci-dessus, sa principale propriété est son pouvoir antioxydant, mis en exergue au début des années 2000 à travers l’étude de Romay et al. “Antioxidant and anti-inflammatory properties of C-phycocyanin from blue-green algae”. Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les effets de la phycocyanine sur plusieurs modèles d'inflammation et de stress oxydatif in vitro et in vivo (c’est-à-dire dans l’organisme vivant et en milieu artificiel). Ils ont constaté que la phycocyanine présentait des propriétés antioxydantes significatives, notamment en réduisant les niveaux de peroxyde d'hydrogène intracellulaire, à l’action microbicide et oxydante), et en augmentant l'activité des enzymes antioxydantes, comme la superoxyde dismutase (SOD) et la catalase (CAT) pour les connaisseurs !

 

En des termes plus accessibles, cela signifie que la phycocyanine est à même de neutraliser les radicaux libres dans l'organisme. Ces derniers sont des molécules instables, dont la formation est favorisée par la pollution, l’alcool, le tabac ou encore l’exposition prolongée au soleil, qui peuvent endommager les cellules et déclencher une réponse inflammatoire. En neutralisant les radicaux libres, à l’image des antioxydants naturels, la phycocyanine participe à la réduction de l'inflammation associée à ce processus.

La régulation de la réponse immunitaire et ses bénéfices

En outre, la phycocyanine peut également moduler la réponse immunitaire en régulant l'activité des cellules immunitaires, notamment les macrophages et les lymphocytes. Une régulation appropriée de la réponse immunitaire est essentielle pour prévenir une inflammation excessive ou chronique, mais aussi pour renforcer les défenses de l’organisme contre les infections et les maladies. De même, en protégeant les tissus contre les dommages oxydatifs causés par l'inflammation, notre pigment issu des cyanobactéries limite les manifestations cutanées liées à des troubles inflammatoires, à l’image des plaques de psoriasis par exemple. 

 

 

Le pigment bleu dispose également d’autres atouts, à commencer par son potentiel hépatoprotecteur mis en lumière à travers l’étude de B. Vadiraja, N. Gaikwad et K. Madyastha intitulée “Hepatoprotective effect of C-Phycocyanin : protection for carbon tetrachloride andR-(+)-pulegone-mediated hepatotoxicity in rats”. Celle-ci a permis de découvrir que la phycocyanine réduit nettement la toxicité hépatique du tétrachlorométhane, composé chimique dégageant des vapeurs nocives pour les organismes vivants et contribuant à la pollution atmosphérique. 

 

Enfin, l’étude de 2012 menée par R. Rodriguez-Sanchez et al. nommée “Phycobiliproteins or C-phycocyanin of Arthrospira (Spirulina) maxima protect against HgCl2-caused oxidative stress and renal damage” en est arrivée à la conclusion que le pigment bleu dispose d’un potentiel détoxifiant et, tout comme la spiruline, a des propriétés chélatrices. En d’autres termes, elle capte les métaux lourds présents dans l’organisme… ainsi que ceux présents dans son environnement de culture ! Aussi, que votre choix se porte sur la spiruline ou la phycocyanine, il est primordial de choisir un complément alimentaire de la meilleure qualité afin de ne pas risquer de vous intoxiquer. 

 

Des études préliminaires indiquent que la phycocyanine pourrait avoir des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire en réduisant le cholestérol LDL (le fameux « mauvais » cholestérol) et en améliorant la fonction des vaisseaux sanguins. Toutefois, des études à plus grande échelle sont en cours afin d’affirmer ces premières observations. 

Elle favoriserait la neurogenèse, nécessaire à la plasticité cérébrale et au maintien de la fonction cognitive, ce qui induirait une contribution à réduire l’impact de certaines pathologies comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, etc. Soulignons cependant que là encore, la plupart des recherches sur les effets de la phycocyanine sur la santé cognitive sont encore préliminaires, et des études supplémentaires, en particulier des essais cliniques chez l'homme, restent à mettre en place pour confirmer ses effets et son efficacité dans ce domaine. Cependant, les premiers résultats sont prometteurs et suggèrent que la phycocyanine pourrait être un sujet d'intérêt pour le développement de thérapies visant à soutenir la santé du cerveau et à prévenir les troubles cognitifs.

Les bienfaits de la phycocyanine sont particulièrement intéressants pour les sportifs. En premier lieu, elle participe à la stimulation du lactate déshydrogénase, qui joue un rôle actif dans le métabolisme de l’acide lactique produit dans les muscles au cours d’un effort physique intense ou prolongé. Autrement dit, cet acide à l’origine des fameuses crampes et douleurs musculaires ! La phycocyanine offre donc aux sportifs une meilleure récupération suite à une séance d’entraînement, en plus de limiter les risques de crampes et courbatures. 

 

En outre, des tests effectués sur des souris ont permis d’établir un parallèle entre l’activité de la phycocyanine et celle de l’érythropoïétine, molécule produite par l’organisme (le foie et les reins) en réaction à une situation d’hypoxie et stimulant la production de globules rouges. Ce nom ne vous évoque rien ? Son autre appellation devrait être plus parlante puisqu’elle est aussi appelée “EPO”. Toutefois, l’EPO problématique associée aux scandales sportifs au début des années 2000 est une molécule reproduite en laboratoire à des fins d’utilisation en tant qu’agent dopant. La phycocyanine, quant à elle, se contente de booster la production de globules rouges et ainsi de mieux oxygéner les cellules… et ce, de manière naturelle ! À la clé pour les sportifs : des performances accrues. 

 

Si la phycocyanine est recommandée à la majorité des individus pour ses multiples vertus, sa prise est contre-indiquée dans de rares cas. Il est fortement recommandé de vous abstenir d’en consommer si vous êtes sujet à une allergie aux algues ou si vous présentez des intolérances aux produits de la mer. De même, nous vous invitons à parler de votre démarche à votre médecin si vous êtes sous traitement anticoagulant ou destiné à faire baisser la pression artérielle, afin d’éviter tout risque d’interaction médicamenteuse. Enfin, la prise de phycocyanine peut être déconseillée si vous souffrez de troubles rénaux ou hépatiques : là encore, n’hésitez pas à consulter votre médecin au cas où une surveillance particulière serait requise. 

 

Pour la conserver au mieux, il est préconisé de la stocker dans un endroit frais (moins de 25°C) et sec, à l’abri de la lumière. Une fois votre flacon ouvert, n’hésitez pas à le consommer rapidement afin que le temps n’altère pas ses propriétés.