Saisonnalité des poissons sauvages : le guide du consommateur responsable
Les saisons jouent un rôle essentiel dans le choix des aliments que nous choisissons d’acheter, et de plus en plus de Français sont sensibilisés à la question de la saisonnalité des fruits et légumes. Manger ce qui correspond à une période donnée doit également s’appliquer à la viande et au poisson, et ce pour des raisons aussi diverses que variées. Découvrez, dans cet article, pourquoi nous vous recommandons vivement de consommer des poissons sauvages en respectant leur saisonnalité.
Pourquoi respecter la saisonnalité des poissons sauvages ?
Par définition, les poissons sauvages sont ceux qui ne sont pas issus d’un élevage. Ils suivent donc un cycle naturel qu’il convient de respecter. Par ailleurs, il est important de souligner que les saisons ne sont pas exactement les mêmes partout en France, ne serait-ce qu’entre Méditerranée et Atlantique, même si le décalage n’est que très léger.
La survie des espèces
En choisissant de consommer de saison, vous vous assurez de respecter le cycle de la mer et des océans. La demande en poisson ayant flambé lors de la dernière décennie, les ressources naturelles diminuent logiquement plus rapidement afin de pouvoir y répondre. En vous abstenant de consommer les poissons sauvages pêchés en pleine période de reproduction par exemple, vous contribuez à la préservation des espèces et au renouvellement de la population de poissons concernée.
WWF a dressé une liste des espèces menacées et préconise de s’abstenir, de manière pure et simple, de les consommer durant plusieurs années, le temps que les stocks se renouvellent. A titre informatif, la dorade rose (aussi appelée pageot rose), l’espadon, le thon rouge d’Atlantique et du Pacifique, ou encore l’anguille d’Europe, font partie des espèces en danger, voire en danger critique.
L’encouragement des bonnes pratiques
Toujours pour répondre à une demande croissante sans se soucier du respect de la biodiversité, certains pêcheurs peu scrupuleux n’hésitent pas à draguer les fonds marins afin de récolter un maximum de poissons de la même espèce. En effet, en période de reproduction, c’est une quantité phénoménale de poissons sauvages qui se rassemblent au même endroit : une véritable manne pour des pêcheurs peu regardants.
Le problème est double : tout d’abord, en ratissant les fonds marins, une quantité trop importante de poissons est prélevée, participant à réduire de manière préjudiciable les stocks d’une espèce donnée. En outre, il s’agit là d’une méthode de pêche agressive, détruisant d’une part les fonds marins, y compris les coraux, et ne permettant nullement de dissociation des poissons sauvages prélevés. De nombreux dauphins et requins se retrouvent ainsi chaque année piégés dans les immenses filets et certains pêcheurs vont jusqu’à couper leur aileron pour les dégager plus rapidement avant de les jeter en mer. A la clé, une mort assurée.
Aussi, qui dit respect de la saisonnalité dit bien souvent méthodes respectueuses. Consommer du poisson sauvage de saison est une manière d’encourager les bonnes pratiques et de ne pas inciter à une destruction des milieux naturels pour répondre à une demande des consommateurs.
La qualité du poisson sauvage
Certains poissons se créent également des réserves avant la période de reproduction, durant laquelle ils perdront ces stocks en dépensant une certaine énergie pour mener à bien leur mission de perpétuation de l’espèce. Ainsi, durant cette période, ces poissons maigrissent et peuvent perdre en texture et en saveur, à l’image du bar, connu pour devenir fibreux entre janvier et avril, donc hors saison.
Quand et quel poisson sauvage manger en France pour respecter la saisonnalité ?
Afin de vous aider à mieux vous y retrouver, nous vous avons dressé un récapitulatif des poissons sauvages pouvant être consommés, saison par saison. Notre liste comporte les espèces que l’on trouve sur les côtes bretonne et atlantique ainsi qu’en Méditerranée, et répond ainsi à une consommation locale.
- Eté : maquereau, merlu, saint-pierre, turbot, lotte, loup de Méditerranée, thon blanc.
- Automne : aiglefin, sardine, congre, merlan, bar, bonite, daurade royale, loup de Méditerranée, pageot commun.
- Hiver : chinchard, lotte, anchois, bonite, loup de Méditerranée, colin.
- Printemps : bonite, chinchard, thon blanc, merlu, cabillaud, tacaud.
Et si j’habite loin de la mer ?
Bien entendu, il est plus difficile pour les populations habitant loin des côtes de s’approvisionner facilement en poissons sauvages fraîchement pêchés. En outre, il peut arriver que vous ressentiez une furieuse envie de manger du saumon, ne serait-ce que pour profiter des bienfaits des oméga-3 qu’il renferme. Un extra est permis de temps à autre, évidemment. Toutefois, c’est en sensibilisant les individus au bien-fondé et à l’importance du respect de la saisonnalité que les comportements évolueront et que les ressources marines pourront être préservées.
Chez Lysi, nous avons fait le choix de nous tourner vers une pêche respectueuse afin d’assurer le renouvellement des espèces et l’encouragement de bonnes pratiques. C’est pourquoi nous adhérons au programme “Iceland Responsible Fisheries” et répondons aux exigences du label “Pêche durable MSC”.